Les professionnels du tourisme se sont retrouvés lundi à Vic-sur-Cère pour « vendre » le Cantal. Mais que représente le département pour un tour-opérateur et ses clients ?Crédits photo : La Montagne Les grands noms du tourisme hexagonal et international ont fait le déplacement, lundi, à Vic-sur-Cère. Sous la pluie, ils n'ont pas, pour certains, découvert le Cantal sous ses meilleurs atours. Pourtant, ils sont venus dans le département pour rencontrer les opérateurs locaux du tourisme avec la ferme intention de vendre cette destination.
« Il y a dix ans, certains n'auraient pas fait le déplacement, assure Emmanuel Briant, directeur de Cantal tourisme. Mais, aujourd'hui, nous les intéressons grâce à notre rapport qualité-prix, parce que nous répondons à cette poussée nationale des activités de pleine nature et surtout car l'image du Cantal change. Le département a le vent en poupe. »
Emmanuel Briant est dans son rôle. Il vend son produit. A voir l'effervescence autour des tables de speed dating (des rencontres très courtes entre opérateurs nationaux et acteurs locaux), le discours semble partagé. « Le Cantal se met en avant et acquiert une plus grande visibilité. Du coup, il y a une envie d'y aller », analyse Jean-Marie Degryse, venu de Grenoble pour représenter « La France du nord au sud », un tour-opérateur lancé il y a cinq ans et qui va prendre 40 % du capital d'Auvergne Tourisme. Ce qui l'a marqué ces derniers mois, « c'est le buzz autour de Thierry Lhermitte. C'est extraordinaire pour le Cantal ».
Basée à Paris, Corinne Vassalo est moins catégorique sur l'impact des différentes campagnes de communication. « Je ne sais pas s'il y a un changement d'image. Quand j'ai dit à mes collègues que j'allais dans le Cantal, il y a eu une réaction qui montre le travail restant à effectuer ! C'est très parisien mais si je suis là, c'est bien qu'on croit à l'intérêt de ce département. »
Le tourisme vert Son avis compte car elle travaille pour Interhome, spécialisé dans la location saisonnière avec des particuliers, diffusé dans 22 pays, avec des produits traduits en treize langues.
« Un client sur deux est étranger. Et nous essayons de diversifier notre offre dans des régions où il y a des choses à faire », insiste Corinne Vassalo, justifiant sa présence à Vic au même titre que la concurrence.
Autre mastodonte du secteur, Booking.com (qui annonce 30 millions de visiteurs chaque mois sur son site), déjà présent l'an passé lors des premières « rencontres Cantal Tourisme », suit aussi avec intérêt la montée du tourisme vert évidemment favorable au département cantalien. « Ce genre de rendez-vous permet de rencontrer nos partenaires actuels mais aussi de discuter et prendre contact avec d'autres hébergeurs, explique Linda Tieu, présente pour ce site Internet. Le marché des activités de pleine nature est en croissance, c'est une tendance globale Et c'est profitable pour le Cantal. Les gens ont des points de repères en Auvergne, comme Clermont, les volcans Ils commencent à savoir de mieux en mieux où se situe le Cantal mais il y a encore du chemin à faire. »
Un buzz médiatique qui fait parler
mais une situation géographique à conforter Situer le Cantal sur une carte. Voilà bien un défi pour nombre de Français Et que dire des étrangers ? « Le Cantal doit encore se faire connaître », confirme Ailbhe Pounau, chargée de mission par Cantal Tourisme et la SAEM Super Lioran Dévéloppement pour attirer une clientèle étrangère via des tours opérateurs. Elle prospecte du côté de la clientèle anglaise, irlandaise, néerlandaise, belge et elle a déjà conclu un marché avec un autocariste allemand qui a programmé six hôtels cantaliens pour l'été prochain.
« Depuis le début de ma mission au printemps, je fais un gros travail pédagogique avec mes interlocuteurs pour tout simplement leur montrer où se trouve le Cantal. Une fois qu'ils ont vu sur une carte, une fois qu'ils découvrent les produits proposés, ils sont rapidement séduits. Ce qui prouve le potentiel du département. »
Gilles Lalloz - La Montagne