Quelques photos de la visite du
7 août 2012, sur le lac de
la retenue de Bort-les-Orgues en partant
du château de Val.
Des navettes proposent une escapade touristique sur le lac, avec départ et arrivée au pied du château, pour un tour d'une heure environ. Ce jour là, nous avons pris la dernière navette de la journée et par chance avons eu droit à un tour vers le barrage.
Je recommande vivement cette visite, on y apprend une multitude de choses dans une ambiance détendue et sur un ton humoristique. Un autre circuit fait visiter le lac en partant en direction du nord.
La plage près du château. D'autres pages plus ou moins connues parsèment le tour du lac. L'autre rive en face est située en Corrèze.
C'est parti. On n'est pas les seuls à visiter, une autre navette touristique parcourt le lac.
Nous faisons quand même un crochet rapide vers le nord, le paysage change au gré du contour du lac. Au loin, c'est le département du Puy de Dôme.
Retour direction sud.
J'avais confié mon hors-bord a des amis de la Jet Set bortoise ;-)
On nous fait passer des photos. Le barrage est de type poids-voûte. Il combine une forme en arc qui transmet l'effort sur les cotés avec une architecture type poids (plusieurs dizaines de mètres d'épaisseur à la base) qui empêche tout déplacement de l'ouvrage si son ancrage latéral venait à céder, ceci afin de freiner la vidange de la retenue.
Une modélisation de scénario catastrophe montre qu'une vague se formerait, emportant les retenues placées en aval sur la Dordogne. En quelques heures la masse d'eau atteindrait la zone bordelaise et l'embouchure.
Pour le profane, c'est difficile d'imaginer le travail d'étude, de réalisation et tout le savoir-faire que cet ouvrage représente.
Les vidanges décennales du lac permettent l'inspection du barrage. C'est une source de stress mécanique pour l'ouvrage (disparition de la pression du lac) et thermique (écarts de température jour-nuit plus le gel en hiver). La vase du fond mise à l'air libre peut aussi poser des problèmes. Sans parler de l'arrêt d'exploitation, etc.
La méthode actuelle éxonère désormais la vidange par l'utilisation de capteurs disposés sur le barrage et surtout de l'inspection directe en eau dans une soucoupe de plongée. A l'époque, ce type d'inspection dans une soucoupe du Commandant Cousteau avait permis de dédecter des infiltrations dans la roche autour du lac (pas dans le barrage), l'eau resurgissant à des kilomètres de là. Des travaux avaient alors été réalisés.
A l'approche du barrage. Le volume de la retenue, de près de 500 millions de m3, en fait la troisième de France (la première est Serre-Ponçon, trois fois plus grande).
En gros, l'intérêt d'une retenue est de disposer d'un stock "liquide" car l'électricité ne se stocke pas. En période de grand froid, la consommation augmente et le barrage est mis à contribution comme fournisseur d'appoint (on est quand même loin de la puissance d'une tranche nucléaire). Le niveau du lac baisse alors sensiblement puis le lac se reconstitue le reste de l'année si les précipitations le permettent.
Cet hiver 2012, lors de la vague de froid de janvier, la surface du lac n'a jamais gelé malgré les températures locales très basses car un système de convection naturel s'est mis en marche faisant remonter l'eau du fond qui est en permanence à 5°C. La masse du lac étant gigantesque, son inertie thermique l'a préservé du gel.
Le barrage au plus près. On distingue les évacuateurs de trop plein, (réutilisés il y a un an ou deux) qui envoient l'eau sur les rampes toboggans de l'autre côté. C'est toujours un grand spectacle.
Le débit permet si besoin d'absorber les crues exceptionnelles (type centennales).
La navette bénéficie d'une dérogation d'approche au plus près. En principe, des bouées placées à quelques centaines de mètres définissent une limite, non pas liée à un danger quelconque, mais pour éviter aux curieux de barbotter trop près du barrage.
Retour au château. Le niveau du lac n'est pas à son maxi, on le voir à la frange sans végétation.
Le château est un miraculé. La propriétaire avait été expropriée et dédommagée au début du projet, puis les ingénieurs ont revu la hauteur du barrage - donc celle du lac - de plusieurs mètres à la baisse, le château n'a pas eu les pieds dans l'eau et a été sauvé. Au final, c'est Bort qui l'a racheté je crois, cette ville corrézienne est donc propriétaire d'un édifice cantalien.
Nous digérons les infos apprises au cours de la visite en buvant un verre en terrasse...
Un château et dans le parking, une Porsche ! Ca fait vraiment cliché !!!
En conclusion, faites ce tour, c'est super sympa, instructif et agréable. Ca vous permettra de vous faire un avis et de recouper tout un ensemble d'infos.