Les ambitions et idées neuves
des nouveaux conseillers généraux Le 26-03-2008 par Renaud Saint-André Le Conseil général a renouvelé la moitié de ses membres. Tandis que beaucoup de sortants retrouvent leur siège, trois hommes et une femme y sont élus pour la première fois. À 39 ans, Stéphane Briant, nouveau conseiller général de Saignes, devient le benjamin de l’assemblée départementale. à ce titre, il a officié en qualité de secrétaire de séance, lors de l’installation des nouveaux élus et du vote désignant le président. Contrairement à son prédécesseur, sa carrière politique est récente. Ce journaliste est devenu maire d’Antignac en 2001, sans y avoir jamais siégé auparavant en qualité de conseiller municipal. Son engagement militant s’est fait au sein de feu l’UDF, un parti dont il ne cache pas être nostalgique, ne retrouvant pas au sein du MoDem les valeurs démocrates chrétiennes auxquelles il est attaché. Soutenu par la majorité départementale et par le secrétaire d’état Alain Marleix, sa première campagne cantonale fut courte et ramassée, en raison d’une désignation un peu tardive.
Un nouveau benjamin “
Mais elle s’est révélée chaleureuse”, avoue celui qui, accompagné de sa suppléante Marie-Françoise Pécoul, a beaucoup pratiqué le porte-à-porte. “
Une campagne qui m’a conforté dans mon diagnostic et dans les projets que je nourris”. L’entre-deux tours fut moralement plus difficile. “
Rien ne me fut épargné”, affirme Stéphane Briant, indigné par certains propos tenus par son adversaire politique, Marc Maisonneuve, et ses sympathisants… “
J’ai pour ma part toujours été dans une logique de projet”, se défend-il. Des idées qu’il dit pouvoir concrétiser dans le délai du mandat (six ans). C’est le cas de la construction d’un gymnase intercommunal à Ydes ; de la création d’un relais d’assistantes maternelles (comme il en existe déjà dans les deux autres arrondissements) ; de la réalisation d’un giratoire au carrefour des Quatre Routes de Saignes, réputé accidentogène ; de la volonté d’agrandir ou de créer des maisons d’accueil pour personnes âgées, tout en ouvrant une réflexion pour réduire le coût qui incombe aux familles… “
Il y a aussi l’accès à l’autoroute A 89, mais qui dépend aussi du département de la Corrèze, dont les élus ont changé”, ajoute-t-il. Autre collectivité avec laquelle le conseiller général de Saignes devra composer, la communauté de communes Sumène-Artense, dont le président était jusqu’à présent… Marc Maisonneuve. On s’en doute, Stéphane Briant espère un nouvel exécutif, mais il n’est pas candidat pour autant. “
Je ne suis pas favorable au cumul des fonctions et je trouve normal que chacun ait ses propres compétences”.
Les quatre nouveaux élus : MM. Briant, Cabanes, Delteil et Mme Marty. - © P. O. Loin de la paritéOn retrouve aussi parmi les priorités de Guy Delteil - élu sur le canton de Riom-ès-Montagnes - la lutte contre le déclin et le vieillissement démographiques, assortie de créations d’emplois. “
C’est notre obsession : nous battre pour le moindre emploi dans le sanitaire, le social, l’artisanat, l’industrie...mais aussi l’agriculture, la base de notre économie ; on ne peut pas tout miser sur le tourisme, un secteur, à l’image du Scénoparc, dévoreur d’énergie”. Il faut selon lui explorer d’autres voies en restant “
confiants : les choses avancent, tant en agriculture que dans les mentalités”. Et l’appui “
d’une large majorité départementale est un atout pour appuyer nos projets”. Ce n’est bien sûr pas l’avis de Florence Marty, élue sur le canton d’Aurillac 2. La secrétaire départementale du PS se félicite de “
l’ancrage à gauche du bassin d’Aurillac”, allusion au basculement d’Ytrac. Elle reconnaît avoir bénéficié du soutien d’Yves Debord, conseiller général sortant et son suppléant : “
Un homme qui pousse à l’humilité mais encourage aussi à faire preuve de pugnacité”. Elle se félicite aussi de contribuer à la “
féminisation de l’assemblée départementale” (seule une autre femme y siège, Madeleine Baumgartner, élue de Chaudes-Aigues). Elle plaide pour que le Conseil général remplisse au mieux ses missions, réclamant notamment un plus gros effort sur l’allocation en faveur des personnes âgées dépendantes. Autres compétences obligatoires, l’économique et le touristique passent selon elle par le soutien aux zones d’Esban et de la Sablière et par la mise en valeur des marais du Cassan ou de la forêt de Branviel. “
Même s’il y a un centre d’enfouissement sur ce site, les 250 hectares de la forêt peuvent être agréablement aménagés”, precise-t-elle. Comme elle, Michel Cabanes - qui a ravi le siège de conseiller général de La Roquebrou à Christian Meiniel - estime que le tourisme est une chance. Il pense qu’il est temps de relancer le syndicat mixte du lac de Saint-Étienne-Cantalès,. Le rôle du conseiller général est, selon lui, d’être l’intermédiaire entre les projets du territoire et le Département. À ce titre, il est l’interlocuteur privilégié de la communauté de communes - une instance dont Michel Cabanes déplore la léthargie. “
Une situation de blocage, également dénoncée par Charles Espalieu,
qui l’a affichée en se présentant au premier tour contre M. Meiniel”, rappelle-t-il. Parmi les projets du nouvel élu : les routes départementales, notamment le noeud du Pont d’Orgon, tombé dans le giron départemental. “
Ce sera l’axe logique pour aller à Paris, à moindre coût”, souligne-t-il. Il évoque également le développement économique facilité par le classement en Zone de revitalisation rurale. Convaincu de pouvoir travailler efficacement avec le nouveau maire divers gauche de La Roquebrou, Michel Cabanes tient à son indépendance : “
Je voterai ce qui est bon pour le canton et le Cantal”.
L'Union du Cantal