Toute la journée, mardi, les agriculteurs de la FDSEA et des JA ont attendu le résultat des négociations nationales autour du prix du lait. En attendant, ils bloquent l'usine Lactalis de Riom-ès-Montagnes. Quant aux négociations à l'échelle nationale, elles n'ont pas abouti. La Montagne, mercredi 3 juin.>> Lien direct vers l'article
Depuis lundi soir, rien ne rentre, et rien ne sort. « On ne se fait pas trop d’illusions. De toute façon, tout est organisé pour continuer », explique Chantal Cor, responsable de la section laitière de la FDSEA. « On a des coûts de production dans le Cantal plus élevés que partout ailleurs. On n’a aucune raison d’accepter un prix national. »
Les syndicalistes sont d’autant plus remontés que le lait produit dans le Cantal est bien valorisé à travers les productions fromagères, et qu’ils n’en voient pas le bénéfice. Ils réclament donc un prix du lait à 330 ? la tonne, se disant prêts à se concerter à partir de 305 ? pour mille litres.
Du côté de l’usine, la production a pu continuer hier. Mais elle pourrait s’interrompre aujourd’hui si le blocage continue. Lactalis collecte du lait auprès de 500 producteurs et emploie 170 salariés.
A Paris, pas d'accord définiAlors que les éleveurs étaient toujours mobilisés sur le terrain, producteurs et industriels se sont retrouvés, hier après-midi, pour des négociations de la dernière chance sur le prix du lait pour 2009.
Comme la première rencontre de jeudi dernier, les parties se sont retrouvées en présence des deux médiateurs nommés par le gouvernement, dans un lieu tenu secret à Paris, a-t-on indiqué à la fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL), qui représente les éleveurs.
Le prix du lait collecté en mai, pas fixéLe gouvernement reconnaît qu’un échec est possible. La semaine dernière, le Premier ministre, François Fillon, était monté au créneau, insistant sur la nécessité de trouver un prix équitable pour les producteurs, tout en demandant une issue rapide au conflit. Et il y a urgence puisque le prix du lait collecté en mai n’est toujours pas fixé.
La FNPL met en garde contre des débordements si aucun accord n’est conclu avant le 5 juin, date à laquelle les entreprises vont commencer à préparer les payes pour les livraisons de mai.
Les industriels pourraient, comme ils l’ont fait pour le lait d’avril, fixer eux-mêmes le prix, une décision qui a débouché sur une baisse de 30 % des prix par rapport à l’an dernier. Les producteurs, mobilisés depuis près de trois semaines, n’ont pas relâché la pression ce week-end.
La poursuite de la mobilisation en questionL'échec des négociations a été confirmé par la fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA). Elle en a appelé ce matin aux médiateurs, nommés par le gouvernement. Philippe de Guénin, directeur régional de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt des Pays de Loire, et Pierre Lepetit, inspecteur général des finances, ont participé aux réunions de négociations mais n'ont pas réussi à rapprocher les points de vue.
En ce qui concerne la mobilisation sur le terrain, la FNSEA, principal syndicat agricole français, prendra une décision aujourd'hui, après consultation de ses responsables régionaux.
Depuis près de trois semaines, les producteurs de diverses régions de France se sont lancés dans des actions de protestation pour dénoncer la baisse de 30% des prix du lait collecté en avril.